14 octobre 2024 agvs-upsa.ch – Comment aménager au mieux mon garage? En tant que garage de marque, comment puis-je satisfaire aux exigences du constructeur? Puis-je rentabiliser l’exploitation? Quelles sont les solutions alternatives sans tout vendre? Avec son entreprise Schällibaum + Partner AG, le Zurichois Remo Schällibaum planifie et réalise notamment des constructions et des transformations de garages et aide à répondre à de telles questions.
Andy Maschek


L’ancien site de Binelli à Zurich est aujourd’hui occupé par un Lidl. Photos : schaelli.ch

M. Schällibaum, pourquoi êtes-vous allé pour la dernière fois dans un garage ?
Remo Schällibaum: 
Sur le plan professionnel, je me rends régulièrement chez Binelli à Zurich, où nous sommes en train de procéder à une réaffectation. En tant que client, je me suis récemment rendu chez Emil Frey à Zurich-Nord parce que le pare-brise de ma voiture devait être réparé. 

Qu’est-ce qui caractérise un bon garage ?
Une bonne joignabilité, la prise en compte des besoins du client, notamment en ce qui concerne les délais. Mais pour moi, le contact personnel est central, car je ne me sens pas à l’aise avec la réservation de rendez-vous en ligne. Le temps que je clique, c’est déjà fait par téléphone. 

Ils sont notamment actifs dans la construction et la transformation ainsi que dans la réaffectation de garages. Comment dois-je m’y prendre ? 
C’est à plusieurs niveaux. Dans un processus de construction normal, le client a généralement ses besoins, auxquels s’ajoutent les autorités de la construction et leurs contraintes. Dans le cas d’un garage avec exposition et atelier, le constructeur et l’importateur entrent également en jeu avec des directives. L’architecte a alors la tâche stimulante de concilier tout cela.

Et au final, tout doit être finançable. 
Il ne doit pas seulement être finançable, mais aussi rentable, ce qui entraîne parfois des changements dans le développement des projets.

Dans un garage, la première impression, par exemple l’accueil ou le showroom, est-elle décisive ?
La première impression est importante, mais la question se pose tout de même: quelle est l’importance du showroom aujourd’hui? Il y a toujours des clients pour qui le toucher est important. Mais en général, la tendance est que le client configure sa voiture chez lui sur son ordinateur. Ainsi, les showrooms sont de plus en plus petits et servent parfois de salle d’évé-nement pour les manifestations des clients. Et quand on gère une entreprise multimarque, la question se pose à un moment donné: laquelle de ces marques détermine le design de la salle d’exposition? De telles discussions peuvent durer plus longtemps que celles avec les autorités de la construction, mais elles sont tout à fait passionnantes.


Pendant des années, des voitures y ont été réparées et entretenues. La hauteur de l’atelier le rend attractif pour d’autres utilisations et est devenu, suite à sa transformation, un immeuble de rapport qui génère des revenus locatifs.

Les défis pour les garages de marque sont également de plus en plus importants en raison des obligations mentionnées. Est-ce que vous le sentez dans la demande de réaffectation ? 
La pression vient en partie du constructeur, qui impose des prescriptions jusqu’au parc de véhicules dans l’atelier, afin de pouvoir effectuer le service sur les voitures. Une autre pression est la représentation extérieure par le biais de l’identité d’entreprise prescrite. Selon la taille du garage, le propriétaire doit bien réfléchir s’il peut le financer et le mettre en œuvre et si cela en vaut la peine. Car, gentiment, la version suivante suit au bout de cinq ou dix ans. 

C’est-à-dire ? 
Lorsque la solution de succession est difficile à trouver, il faut souvent envisager de vendre l’exploitation. Mais il existe d’autres possibilités, surtout si l’on est propriétaire du bâtiment. Il vaut donc la peine d’envisager des alternatives et des développements avec des spécialistes. 

Pouvez-vous développer ? 
Binelli a centralisé à Zurich et se concentre sur un seul site. L’autre local est maintenant occupé par un Lidl, qui est super content de cet ancien atelier grand et haut – d’autant plus qu’il est même dépourvu de piliers. Mais en tant que personne impliquée ou propriétaire, il faut aussi tenir compte du facteur temps dans ce processus. Ce processus de changement d’affectation et d’autorisation peut durer très longtemps. 

En tant que garagiste, puis-je m’adresser à vous lorsque je réfléchis à l’avenir et que vous m’indiquez les possibilités et les éventuels intéressés ? 
Oui, le processus ressemble à peu près à cela. On regarde d’abord l’avenir de l’entreprise existante et ce qu’il est possible de faire avec la structure existante du bâtiment en prenant le moins de mesures de construction possible. Mais ensuite aussi qui pourraient être les nouveaux locataires potentiels en cas de changement d’affectation éventuel. Nous utilisons notre vaste réseau dans le domaine de l’aménagement de magasins ou de la restauration. Si l’on arrive à la conclusion qu’il n’existe pas de marché pour cette surface en l’état, on évalue les mesures à prendre pour trouver un marché. C’est un processus de développement que nous accompagnons avec nos partenaires et nos spécialistes. 

Y a-t-il une demande ? 
En tant qu’entreprise monomarque, on reçoit du constructeur des conditions si nombreuses et si strictes que l’on est presque condamné à la grandeur pour pouvoir les mettre en œuvre, les financer et les refinancer. Cela conduit à ce que les grands du marché suisse deviennent de plus en plus grands par le biais d’acquisitions – ou à ce que les propriétaires optent pour une voie qui rapporte des loyers. Il s’agit alors de créer un objet de rendement. Dans les entreprises familiales, l’âge des propriétaires joue souvent un rôle, on réfléchit à la retraite et à la faisabilité, respectivement à la possibilité de financer une succession au sein de la famille, y compris un éventuel versement d’autres personnes impliquées. On envisage de vendre l’entreprise et peut-être même le bien immobilier. Ou alors, on développe le bien immobilier en collaboration avec des partenaires qui disposent du savoir-faire nécessaire.
 
Cela semble être un processus de longue haleine. 
Oui, il faut définitivement de la patience. Lorsqu’un constructeur annonce les conditions d’exploitation d’un garage, cela s’accompagne généralement de délais stricts. Il est extrêmement difficile d’envisager une alternative hors de la boîte à ce moment-là. C’est pourquoi je recommande d’envisager le plus rapidement possible des alternatives lorsque de tels sujets sont abordés. Et d’élaborer un plan le plus tôt possible, quelque part dans son esprit. 

Tout cela semble très fatigant, y a-t-il des exemples positifs ? 
J’ai notamment constaté que, lors de la reprise et du développement de petits garages ou d’entreprises familiales, le Groupe Emil Frey attache une grande importance au fait de prendre soin du personnel existant de l’entreprise et de faire participer les collaborateurs au processus. En conséquence, ces grandes entreprises sont également sollicitées dans le domaine social. 

Les petits exploitants peuvent-ils financer de tels changements d’affectation ?
Tout à fait, mais l’ensemble doit être cohérent. Et plus tôt on a un locataire qui mord à l’hameçon, plus les négociations avec les banques sont faciles. L’essentiel est d’avoir un projet commercialisable. 

Y a-t-il des erreurs typiques qui sont commises ? 
Souvent, on attend trop longtemps, on repousse ces questions. On n’est pas assez ouvert pour envisager différentes options. Comme presque partout, il vaut mieux agir que réagir. L’important est d’être ouvert, de penser à l’avance et de manière durable – et d’agir sur plusieurs fronts. Pour avoir une première idée des options d’avenir et de la faisabilité, il faut compter des coûts à environ quatre ou cinq chiffres. Ce qui est décisif pour les garagistes, c’est que lorsqu’ils recherchent des spécialistes tels qu’un architecte, ils veillent à ce que celui-ci ait des références dans ce domaine et n’ait pas eu un seul garage comme client.
 
Plus d’infos sur: schaelli.ch